AUTRES MOTIFS

LE GUL

Le gul est un petit médaillon géométrique de forme octogonale, hexagonale ou rhomboïdale, divisé en quatre parties de couleurs différentes et agrémenté. à l'intérieur, d'autres éléments géométriques de dimensions réduites.

Sa forme et le motif qui la souligne varient en fonction de la tribu d'origine du tapis.
Les origines du gul sont très anciennes.

Le gul constitue le motif décoratif caractéristique des tapis du Turkestan occidental où on le trouve reproduit sur la totalité du champ en rangées parallèles, en alternance avec des décorations mineures polygonales ou cruciformes. Il faut préciser qu'en Occident le gul est aussi appelé à tort motif « Boukhara » par assimilation du nom de la ville assurant la distribution de ces tapis turkmènes.

Anciennement utilisé par les tribus nomades de l’Afghanistan et du Turkestan en tant que signe d’identification, le gul (« fleur » en persan) est devenu par la suite un motif polygonal.

Appelé tamga par la tribu Tékké, niscian par les Persans, pattes d’éléphant et pattes d’oiseaux, ce gul symbolise la puissance du chef et sa fragilité.

                                                                              ARABESQUE ET ENTRELACS

Les images qui reproduisent l’homme ou l’animal, proches des anciennes idoles, sont interdites par les imams de l’Islam.

En revanche, dans le Coran, il est simplement mentionné que la création des images est réservée à Dieu; que l’artiste qui voudrait l'imiter serait jugé comme orgueilleux et prétentieux mais qu’il ne serait pas coupable devant la loi.

L'arabesque

Elle présente des motifs très stylisés, de nature végétale, constitués de méandres ondulés et de courbes sinueuses évoquant les volutes de tiges de lierre ou de vigne.
Elle est devenue la base ornementale de tous les art, destinée à remplacer toutes figurations humaines ou animales dans les régions à influence islamique très stricte.
L'entrelacs.
L’entrelacs est plus géométrique, composé d’un ensemble de lignes qui s’unissent, se coupent, se complètent et se répètent selon un rythme et une symétrie sans faille. Les pleins et les vides sont esthétiquement équivalents. Il n’y a jamais de fin au motif.

Le carré et le cercle en sont la base.

  

MOTIF EN « S »

Motif d’origine très ancienne, on suppose qu’il était en relation avec l’adoration du soleil et qu’il symbolisait la lumière, la divinité, la sagesse.

Le "S" debout ou couché représenterait lui aussi un dragon stylisé à l’extrême.

Mais pour les tisserandes arméniennes, le "S" est la première lettre du mot arménien qui signifie Dieu et en même temps la première lettre du mot Jésus.

  

 

Strictement lié au départ au concept de l'axis mundi, ce motif était formé d'un élément circulaire dans lequel s'entremêlaient quatre trèfles ou nuages qui désignaient les quatre points cardinaux, éléments hautement symboliques partout dans le monde.
Ce motif d'origine chinoise a été repris ensuite un peu partout et stylisé de diverses manières, pour devenir un très important symbole, surtout pour les bouddhistes, en adoptant d'innombrables formes sur toutes les œuvres d'art comme sur des objets d'usage quotidien, dans presque toute l'Asie: Chine, Mongolie, Inde, Turkestan et de la Perse à la Turquie.

Le nuage à ruban, antérieur à la formation de l'islam, a très vite fait partie du symbolisme initial de cette doctrine.

LA CROIX

 Symbole universel par excellence, la croix est présente dans toutes les civilisations de l’antiquité.

Elle établit une relation entre le centre, le cercle et le carré qui sont, tous trois, les autres symboles fondamentaux. 
Elle indique les quatre points cardinaux, symbole de la totalité du cosmos.
Pour les tisserands chinois, le centre du carré qui coïncide avec le centre du centre est le grand carrefour de l’imaginaire.
Primitivement, ces tapis servaient de portières de tente ; ils doivent leur nom à la croix (Hach) située dans le champ central qui symbolise un panneau de porte.

 La croix contient les quatre éléments : 

-le feu représenté par le triangle supérieur ( et sexe masculin); 
-L’eau, triangle inférieur ( et sexe féminin); 
-L’air, triangle de gauche; 
-La terre, triangle de droite.
Dans le Caucase, les Arméniens, chrétiens, utilisent beaucoup la croix comme motif principal. 

LE NUAGE

Le motif chinois du « collier de nuages » est composé d'un cercle de quatre éléments ou plus, en forme de flèche polylobée évoquant des trèfles, allusion au concept de « porte du ciel », ou d'entrée céleste, de communication avec le divin et de protection divine, comme les nuages qui entourent le soleil.

 

Ce motif transforme une des pointes du collier en un ruban sinueux dessinant des sortes d'omégas, appelé tchi. Cette version est présente dans les tapis anatoliens et persans dès le XVIe siècle, dans le champ et surtout dans les bordures.

LE SVASTIKA

 Le svastika est un symbole très ancien et très répandu dans le monde. Dès les débuts de l’âge du fer, en Grèce et en Italie une place importante parmi les motifs ornementaux, on le retrouve sur des vases, des statuettes, des sarcophages, des récipients de terre cuite, des urnes, des tissus. Le plus ancien spécimen a été découvert en Mésopotamie en 3500 ans avant J.C.

On le rencontre en Crète sur un sceau datant de 1800 ans av J.C.

Symboliquement parlant, partout le svastika a un caractère protecteur et propice, de bon augure.

Pour les bouddhistes, le svastika figure la Roue de la Loi, ( du dharma).
Quand le svastika tourne dans le sens des aiguilles d’une montre, il représente l’énergie masculine, dans le sens inverse, l’énergie féminine.

Motif d’origine chinoise, le svastika représente symboliquement le cœur de Bouddha. Il constitue un porte-bonheur.

Le svastika (malheureusement repris par la croix gammée nazie) est un symbole universel.
A l’origine, ce motif était placé au centre d’une étoile à 8 branches et symbolisait le soleil rayonnant par son mouvement de rotation autour du centre, double spirale, symbole de l’énergie cosmique et de la rotation du monde.
On trouve ce motif dans le champ et parfois répété dans une bordure de tapis, en particulier sur des tapis de Chine.