EXPOSITION: « Quand les tapis racontent …  »

L’Orient fourmille de récits poétiques évoquant le voyage amoureux. Il peut s’agir d’un voyage amoureux dans le temps, amour durable ; d’un voyage dans l’espace d’amants malheureusement séparés ; ou d’un amour mystique.

Ces récits longtemps demeurés dans la tradition orale ont été enfin consignés dans des livres manuscrits, calligraphiés avec soin et le plus souvent illustrés anonymement par les plus grands artistes de leur temps. Le XIXème siècle a vulgarisé les miniatures persanes. Celles-ci ont alors inspiré la création des tapis dits à images représentant des personnages dont des couples d’amoureux, tapis relativement rares et précieux.

L’invasion de l’Afghanistan par l’URSS en 1979 a donné un élan extraordinaire à la création de nouveaux décors de tapis, cette création de tapis restant le seul moyen d’expression des femmes dont la liberté a été extrêmement restreinte. Tapis de guerre avec des armes et des cartes, tapis à paysage urbain, tapis mettant en scène des réfugiés.

N°  1 /185x125    IRAN Kirman noué vers 1900

 

On présente à Philippe de Macédoine, en haut du tapis sur son cheval, un très beau cheval, cher et tellement fougueux qu’aucun cavalier n’a réussi à le monter.

Au centre, à droite, son fils Alexandre le Grand s’aperçoit que ce cheval a peur de son ombre.

Il le dirige vers le soleil et peut ainsi le dompter.

Ce cheval, Bucéphale va être le fidèle compagnon d’Alexandre pour toutes ses conquêtes.

Quand Bucéphale meurt, trois avant Alexandre le Grand, celui-ci lui fait des obsèques dignes d’un général et donne le nom de Bucéphale à une ville.

L’amour pour un cheval, il n’y a que les cavaliers qui peuvent le comprendre quand on vit des années et des kilomètres innombrables avec lui.

 

 N°2  165x95             IRAN Tabriz  mi XXe

 

Dans un palais de style byzantin, un roi est assis sur un trône posé au milieu d’un tapis.

Il tient un oiseau de proie de sa main gauche.

Il est tourné vers des voyageurs qui lui apporte ou un présent ou une missive.

Celui qui la porte s’incline respectueusement.

 

N’y -a -t- il  pas des personnes qui par respect,  par amour ou ralliement ont voyagé pour rejoindre un personnage politique influent ?

 

N°3  275x165      IRAN Tabriz  début du XXe siècle    

 

Une scène semblable à la précédente : Un roi assis sur un trône au milieu d’un immense tapis sur lequel par respect personne ne marche.

 

A gauche du tableau, les gens de sa cour.

A droite toute une délégation de voyageurs dont l’un s’approche du roi pour lui donner un présent.

Compte tenu de l’importance du roi, on a signifié aux quatre coins du tapis les ses possessions principales.

 

                                                            Amour voyageur politique (ou crainte)      

  N°4 215x140         INDE milieu du XXe siècle 

 

Au milieu du tableau, à droite se tient Firdousi, un des poètes majeurs de la Perse. (940-1020).

Il  a composé une œuvre immense : Le Livre des Rois, qui relate l’histoire de la Perse depuis les temps mythique jusqu’à l’arrivée des musulmans au VIIe siècle.   (60 000 vers).

Pour entrer au service d’un prince qui avait déjà trois poètes attitrés, ceux-ci le soumettent à une épreuve : produire un quatrain dont ils fixent la rime qui en comporte que trois mots courants dans la langue locale.

Grâce à son érudition, Firdousi trouve le quatrième vers.

Le prince sera peu reconnaissant envers lui.

On ne connaît ce texte en France qu’à partir de 1870, son traducteur ayant mis lui-même quarante ans pour arriver au bout du travail de traduction (sept volumes).

Le Livre de Rois comporte beaucoup de récits de batailles mais aussi quelques histoires des amours et voyages des rois, dont la relation amoureuse fort connue en Iran, de Khosrow pour Chirine, princesse arménienne.

  N°5 255x150    Iran début du XXe siècle  

 

A l’inverse de la Flûte Enchantée de Mozart, le prince Khosrow va tomber amoureux de la princesse arménienne Chirine après le récit de son conseiller Chapour, tandis que Chirine tombera amoureuse de Khosrow, après la présentation du portrait du prince par Chapour.

 

En haut, figure le prince Khosrow sur son cheval.

En bas, entre ses deux suivantes et gardiennes, Chirine.

Au cours d’une chasse, elle échappera à ses suivantes et chevauchera, déguisée en homme, à la rencontre de Khosrow, de l’Arménie à la capitale persane, à plus de mille kilomètres. 

  N°6  172x116      IRAN Kirman noué vers 1860     

 

L’une des scènes les plus connues du récit de Khosrow et Chirine est leur rencontre fortuite auprès d’une source. Chirine partie pour rejoindre Khosrow, ayant chevauché plusieurs jours dans la poussière se baigne, se croyant seule. Fortuitement, au même moment Khosrow , en danger et parti pour la rejoindre en Arménie, s’arrête à la même source. Les deux personnes se voient, sans savoir qui elles sont et se quittent sans échanger un mot.

  N°7 150x97      IRAN de l’Ouest noué mi XXe siècle    

 

Tous les personnages politiques importants ont voulu avoir dans leur bibliothèque un exemplaire de l’histoire de Khosrow et Chirine.

L’imprimerie n’étant parvenu que tardivement en Perse, les seuls livres qui existaient alors étaient donc des manuscrits, embellis par de magnifiques miniatures, réalisées par les plus grands artistes de l’époque.

 L’une de ces miniatures persanes aussi connue en Perse que l’est la Joconde en France est celle qui représente la rencontre de Khosrow et Chirine à la source.

Les tapis qui représentent donc cette scène renvoient donc aux miniatures persanes.

  N°8  155x94      IRAN  mi XXe siècle

 

Ces trois tapis qui représentent la même scène de la rencontre de Khosrow et Chirine proviennent de trois régions très différentes de l’Iran actuel et de trois périodes aussi différentes, ce qui démontre l’impact de ce récit dans l’imaginaire iranien.

D’ailleurs, le prénom de Chirine est encore très courant en Iran actuellement, prénom attaché à un grand prestige,

(Chirine Ebadi, prix Nobel de la paix 2003), parce que si Chirine est une grande amante fidèle, c’est aussi une femme de caractère qui n’accepte pas d’être une simple concubine et qui exige d’être la seule femme véritable du roi.

 

N°9  96x76  AFGHANISTAN  à partir de 1980

 

En 1979, l’Urss a envahi son pays « frère », l’Afghanistan. Ainsi a commencé une longue période de guerres et de troubles qui durent encore de nos jours.

Privés des moyens d’information traditionnels  ( presse, télévision, radios) les résistants ont du trouver des moyens d’expression nouveaux pour dénoncer l’agression étrangère.

Ainsi, dans des conditions particulièrement difficile, l’Afghanistan a utilisé un art ancestral, le tapis, et a renouvelé complètement cet art en proposant des tableaux encore jamais réalisés ainsi dans le monde.

Ces tapis de guerre, de petits formats, sont de véritable dénonciation de l’agresseur : sur une carte du pays, on trouve en jaune le traitre, marqué au front de la faucille et du marteau, et pour la première fois différentes armes de guerre.

En bas du tapis, on voit la détresse des populations civiles traditionnelles dont beaucoup sont déplacées ou doivent choisir l’exil.

 N°10  144x97  AGHANISTAN après 1980

 

Le même thème a donné lieu à d’innombrables variantes.

Ici le carte de l’Afghanistan se précise en cernant bien les différentes provinces.

La carte, au centre et en diagonale du tapis détermine l’espace du haut, celui des agresseurs qui utilisent des moyens mécaniques modernes de guerre, sans commune mesure avec la réalité traditionnelle, agricole, présentés en bas du tapis.

 On remarquera la violence de la bordure, dont les éléments ne sont ni géométriques ( tradition) ni floraux : mais des bombes.

 

  N°11 105x60  AFGANISTAN  après 1980

 

Les tapis ont été faits avec les ressources locales et dans des conditions difficiles ce qui explique la rusticité de ce tapis qui tente de concilier les motifs et les coloris des tapis traditionnels afghans (bordures et motif en triangle du haut du tapis) et le message de guerre dont l’organisation sur la carte du pays et autour représente bien le chaos que vit le pays.

 

 N°12    85x76  AFGHANISTAN depuis 1980

 

La carte du pays a disparu et tout le champ du tapis est exclusivement consacré à l’arsenal des armes, avec la Kalachnikov, arme la plus répandue, dont la taille est bien supérieure aux hélicoptères.

 

Des bombes encore partout. Peut-être aussi dans la bordure du tapis.

 

N°13   87x59   AFGHANISTAN après 2001

 

Pour chasser et vaincre les Russes, les Américains ont soutenus les Talibans. Puis, eux-mêmes ont dû quitter le pays.

Le retentissement mondial de l’attaque des tours jumelles à New York n’a eu, sur les tapis, une répercussion qu’en Afghanistan.

Mais, il faut ne pas lire ce tapis trop rapidement. Ce n’est pas une propagande pour les agresseurs : le message est au centre.

On a choisi un symbole de la culture occidentale, la colombe tenant dans son bec un rameau d’olivier, pour signifier quel était le désir premier de la population : pas la vengeance, mais le désir de paix.

Celle-ci ne pouvant survenir que par l’entente des Etats-Unis et des tribus afghanes représentés par le drapeau américain juxtaposé aux emblèmes locaux.

N°14  155x85  AFGHANISTAN après 1980

La guerre a entrainé des déplacements de population, des campagnes vers les villes, des campagnes vers l’étranger. D’où la découverte de l’architecture des villes qui était inconnue des villageois, et des routes construites pour faciliter les déplacements de troupe

 N°15    130x85  AFGHANISTAN Après 1980

 

Une tentative intéressante de conciliation des tapis afghans traditionnels et de l’expression de l’actualité.

La tradition ce sont les motifs de bordure, le fond bleu marine, les nombreux motifs stylisés et répétés d’oiseaux et de fleurs.

La modernité, c’est la représentation d’un vaste espace entre une sorte de bâtiment en bas du tapis et le port important représenté en haut du tapis. (L’Afghanistan n’a pas de débouché maritime.)

Et bien sûr, cette route nouvelle qui tranche par sa teinte, qui n’en finit pas et qui permet la circulation de nombreux camions et encore un piéton.

 N°16  155x87  AFGHANISTAN  après 1980

 

Un tapis très rare et très touchant : le motif principal, répété trois fois, est celui d’un couple de réfugiés et de leur enfant unique.

Leur bagage est mince, essentiellement de quoi se couvrir la nuit. L’Afghanistan est un pays montagneux au climat rude.

Ils sont accompagnés de chèvres, et c’est grâce à leur lait qu’ils vont pouvoir traverser la contrée en voyageant de nuit, pour quitter le pays.

 Le reste du décor du tapis sur fond bleu nuit renvoie à de petits motifs floraux traditionnels très simples.

 N°17  112x60      CAUCASE  fin XXe siècle

 

Nizami  (1141-1209 ) est un autre grand poète persan. Il a écrit cinq très longs poèmes qui sont en fait de vrais romans en vers.

Il a repris et fort développé l’histoire de Khosrow et Chirine qui tenait en une trentaine de pages chez Firdousi pour en faire un monument de la littérature persane.

On ne connaît bien ce texte en français que récemment puisque la traduction d’Henri Massé date de 1970.

L’autre œuvre très connue de Nizami est Layla et Majnun, dont la première traduction en français n’a été publiée qu’en 2017.

 

Quant à sa dernière œuvre, Le Livre d’Alexandre, écrit en 1198, il n’a pas encore été traduit en français.

  N°18  145x100  IRAN  début du XXe siècle

 

Ce tapis représente la même scène que le tapis Mais il provient d’une autre région de l’Iran.

 

L’œuvre Khosrow et Chirine est une présentation romancée et poétique de la vie de personnages ayant véritablement existés, à la fin du VIe siècle. C’est une histoire d’amour contrariée mais durable.

Contrariée parce que Khosrow devenu roi est détrôné par un général. Il est obligé d’aller chercher du secours à Byzance et doit épouser la fille du roi, chrétienne qui lui interdit d’avoir une autre épouse.

Chirine devra attendre le décès de la femme de Khosrow pour reconquérir le roi.

L’œuvre est remarquable par la description des sentiments, la stratégie de séduction, le dépit, l’attente, l’éloignement (puisque le roi fait souvent la guerre). 

N°19  200x110  IRAN du sud , mi XXe siècle

 

Dans le roman en vers de Nizami, Khosrow et Chirine, un épisode présente le roi à un banquet.

Un lion arrive. Tout le monde se sauve.

Bien qu’il ait pas mal bu, le roi seul affronte l’animal et le tue.

Il prouve ainsi sa bravoure, sa force physique qui correspondent à son statut de chef, mais ainsi, il se montre le protecteur de son peuple, forme d’un amour politique.

 N°20  95x75   IRAN mi XXe siècle

 

L’histoire de Layla et Majnun est celle d’un fils de bonne famille du désert de l’Arabie qui tombe amoureux dès l’école de la fille d’un autre clan.

Majnun est un poète prolixe qui va commettre une faute impardonnable : il énonce dans ses poèmes le nom de sa bien-aimée.  

Son père tente de le ramener à la raison, mais rien n’y fait. Il est obligé de s’exiler dans le désert où il se dépouille de tout, vivant parmi les bêtes sauvages qui le protègent, correspondant toujours grâce à l’aide de personnes complices avec Layla.

 C’est Roméo et Juliette oriental, écrit plus de quatre siècles avant Shakespeare.

 

N°21  160x89  IRAN Milieu du XXe siècle

 

Ce tapis figuratif comporte deux scènes :

Celle du haut se rapporte à l’histoire de Khosrow et Chirine,

Chirine a un autre amoureux éperdu, Farhâd, ingénieux que le roi Khosrow jaloux éloigne pour construire une route.

Un épisode raconte la visite de Chirine à Farhad que l’on voit ici avec sa pioche.

 

Le tableau du bas reprend la scène du tapis précédent : Majnun nu et décharné dans le désert qui sauve une biche, et derrière lui, le rappel de la présence de Layla.

 

 

 N°22  155x107  IRAN mi XXe siècle

Ce tapis précieux décrit l’univers des nomades des milieux semi désertiques et de l’oasis. On y trouve les tentes des bédouins. Au centre, deux personnages qui sont peut-être Layla et Majnun se rencontrent comme dans le récit de Nizami.

N°23  238x125  IRAN  mi XXe siècle

 

On voit ici le grand poète et savant Omar Khayam (1048 ?-1131 ?), mathématicien, astronome et auteur de quatrains qui ont fait sa renommée mondiale.

Venu à Ispahan pour réformer le calendrier solaire, il tombe en disgrâce et doit s’enfuir faire le pèlerinage à la Mecque.

Il voyagera ensuite jusqu’à Merv.

On le voit ici avec sa compagne, Djahane, poétesse, lisant ses poèmes dont l’un est écrit en bas du tapis.

Son œuvre ne sera connue en Occident qu’en 1859, grâce à une traduction en anglais de Edward Fitzgerald.

Omar Khayam est le personnage principal du roman intitulé Samarcande de l’écrivain Amin Maalouf.

 

Mets cette coupe de vin dans ma main, car mon cœur est enflammé, et cette vie fuit comme fuit le vif-argent.

Lève-toi, car la faveur de la fortune n’est qu’un songe ; lève toi car le feu de la jeunesse s’échappe comme l’eau du torrent.

N°24 108x76   IRAN     début XXe siècle

 

Rares sont les tapis qui évoquent directement Adam et Eve au Paradis.

Ces deux personnages sont bien les deux premiers amoureux, les deux premiers bannis, exclus, réfugiés et voyageurs qui ont dû, sous la force, quitter leur résidence d’origine.

 

N°25 195x120   IRAN ,  Ispahan vers 1900

 

Il existe des tapis figuratifs qui ne comporte que deux personnages, un homme et une femme, celle-ci tenant une carafe de vin dans une main et présentant une coupe à son compagnon.

Le décor est important, car il n’est pas réaliste. Les pays d’Orient sont pour beaucoup semi désertique et l’oasis (ou le jardin) avec sa végétation luxuriante est l’image du Paradis.

 Toutes les fleurs sont épanouies en même temps, c’est l’éternel printemps, le renouveau qui crée une atmosphère triplement symbolique ; jardin de la Terre, Paradis hors du Temps, jardin de l’âme.

Le message est qu’être amoureux, c’est être aussi bien qu’être au Paradis.

 

N°26  150x95  TURKESTAN  mi XXe siècle

 

Deux couples d’amoureux sont sur un immense tapis fleuri, au bord d’une rivière.

L’abondance de fleurs évoque le Paradis.

On retrouve les éléments de carafe, vin et de coupe comme sur le tapis précédent, alors que ce tapis vient d’une région éloignée : Ces tapis sont inspirés de miniatures qui ont circulé dans tout l’espace culturel iranien, du Caucase à l’Inde du nord.

La carafe, la coupe symbolisent l’ivresse sensuelle, le partage d’amour, l’union.

 En vérité, le vin dans la coupe est un esprit limpide, dans le corps du flacon, c’est une âme transparente.

Aucune personne déplaisante n’est digne de ma société.

Il n’y a pas la coupe qui puisse y figurer,

Car, elle est à la fois un corps solide et diaphane.

Omar Khayyam 

 

N°27  195x115  IRAN du sud ouest mi XXe siècle

 

Très rares sont les tapis qui représentent une femme seule.

Dans un décor particulièrement fleuri, cette femme tend une coupe.

Pour elle, ou à qui ?

En fait, cette scène est la moitié des scènes de couples vues précédemment.

La métaphore est que l’amour donne l’ivresse autant que le vin.

 Le firmament est une écuelle renversée sur nos têtes.

Les hommes perspicaces y sont humiliés et sans force,

Mais voyez l’amitié qui règne entre la coupe et le flacon.

Ils sont lèvre contre lèvre, et entre eux coule le sang.

Omar Khayyam

N°28  169 x102  IRAN Bakthiar  mi XXe siècle

Ce plan de jardin partagé en parterres entre lesquels circule de l’eau est typique des véritables jardins artificiels persans, entourés de hautes murailles et irrigués.

Le jardin est ainsi l’image du Paradis, où on peut trouver ombre, eau, végétation, animaux. A l’opposé du milieu ambiant.

Le couple rossignol-rose est présent dans toute la poésie persane, symbole de l’amant et de l’aimé.

Comme en persan, il n’y a pas de genre, ce peut donc être l’amant et l’aimée, l’amant et l’aimé, l’amante et l’aimée ou même l’amant (la personne) et dieu donnant ainsi une valeur mystique à l’amour.